Hack Part 3

Nous vous avions présenté la saga Hack dans les détails lors d’une news annonçant l’arrivée du premier opus en France. Sorti en septembre dernier, le troisième opus est stricto senso la même chose que les précédents. Et comme nous n’avions pas eu l’occasion de vous présenter les tests des premiers, nous allons donc profiter de cette aubaine pour vous montrer ce qui vous attend non seulement dans Infection, Mutation et Outbreak, mais également ce qui risque d’arriver dans le quatrième opus, Quarantine (qui devrait sortir dès le 26 novembre prochain).

Développé par Bandai et édité par Atari, Project .Hack est une immense saga qui dépasse l’univers vidéo ludique. Né jeu vidéo, cet univers a ensuite été adapté à la télévision nipponne, sous le nom de .Hack//Sign (série de 26 épisodes de 26 minutes chacun environ, actuellement en vente en DVD chez l’éditeur Beez, une filiale de… Qui a dit Bandai ?). Cette série fait office de préface à l’ensemble de l’aventure Hack sur console et fait référence à des évènements qui se dérouleront ensuite dans le jeu. Parallèlement à cela, une autre série de 4 OAV ont été réalisés, sous le nom de Hack//Liminality dont les évènements sont parallèles à ce qui se déroule pendant Hack//Infection et sa suite. Ces 4 OAV sont disponibles en France en achetant les 4 jeux de la série… On est malin chez les gens du marketing de Bandai et Atari ! Enfin, sachez que les personnages principaux de la série sur PS2, Kite et Black Rose que nous vous présenterons dans quelques instants, se retrouvent dans une dernière série animée, de 12 épisodes cette fois-ci. Sans oublier quelques épisodes bonus (3 au total) pour les plus amateurs d’entre nous.

– Avant propos pour les habitués

Apres cette petite présentation, une petite note pour les habitués de la série qui se demandent si cela vaut le coup d’acheter le troisième volet : OUI ! Bien sûr, ce dernier n’aura pas la bonne idée de conclure la série, puisqu’il ne s’agit que de l’avant dernier, mais il vous apportera quelques réponses complémentaires. Coté gameplay, pas vraiment de changement (nous reviendrons d’ailleurs sur les quelques petites choses qui égaieront vos nuits sur ce jeu) : Il s’agit toujours d’un Hack & Slash (à quand Slash//Infection ???), du combat en temps réel contre des monstres de toutes sortes et de toutes formes. En outre, sachez que vous aurez tout intérêt à importer vos données de vos aventures précédentes puisque non seulement vous pourrez retrouver vos personnages au niveau où vous les avez laissés, mais également vos objets, et autres sorts. En outre, vous pourrez accéder à certains de vos personnages acquis dans le premier opus (et plus accessibles dans le second ou le troisième si vous ne les avez pas importés) et vous débloquerez des quêtes alternatives. Pourquoi hésiter encore ?

Pour ceux qui nous rejoignent seulement sur la série, nous allons faire un petit récapitulatif, aussi bien sur le scénario que sur le gameplay. D’abord, du point de vue du background, sachez que les évènements de l’univers de Project Hack se déroule dans un futur proche. Avec l’essor d’Internet et de la micro informatique, les gens ne sortent plus de chez eux que pour faire quelques courses et aller travailler. L’ensemble des divertissements est accessible chez soi grâce à un réseau de fibre optique nouvelle génération qui ferait pâlir les offres d’abonnements à Internet des FAI actuels comme 9 Telecom, Free ou encore Tiscali. Et dans ce monde, un jeu a su réaliser ce que tous les MMORPG actuels comme Everquest ou Star Wars Galaxy tentent de faire : Vendre des millions d’unités de jeux et avoir des millions d’abonnés. Ce jeu s’appelle The World. Il a été conçu par une entreprise appelée CyberConnect Corporation (CCC). Cette société s’est fait connaître dans le monde entier après le premier incident mondial qui a entraîné la chute d’Internet, un évènement causé par un virus, le « baiser de Pluto », développé par un élève d’école primaire de 10 ans. Exit Windows, Linux et Mac OS… Tous les ordinateurs y sont passés, sauf ceux dont le système d’exploitation est Altimit, l’OS développé par CCC. Devant ce constat, tous les ordinateurs ont donc été équipés d’Altimit qui constitue alors la référence des OS. Avec l’argent gagné avec Altimit, CCC se lance dans le développement d’un jeu, d’abord appelé Fragment, avant de se voir nommé The World.

– Simulation de MMORPG ?

Il s’agit d’un jeu onLine, massivement multijoueur. Basé sur un monde d’Heroic Fantasy, The World vous entraîne dans un univers plein de chevaliers, de monstres et de magie. Un peu comme Everquest en quelque sorte. Et vous, joueur sur PS2, Hack vous propose de faire une partie de The World… C’est donc là que les choses commencent avec Hack//Infection. Apres avoir sélectionné votre langue (5 langues à choisir pour le texte, les paroles restent en anglais), vous sélectionnez nouvelle partie et on vous propose d’entrer votre nom. Même le vôtre (pour de vrai) suffira, c’est la première et dernière fois que vous le verrez. On vous demande ensuite de sélectionner votre pseudo dans le jeu. Par défaut, il s’agit de Kite. Enfin, vous arrivez sur un bureau d’ordinateur… News, Mail, Data, Audio, tout y est : Il s’agit de l’environnement Altimit dont nous parlions précédemment. Chaque icône sera utile en son heure mais les deux plus importants restent Mail et The World. En sélectionnant ce dernier, vous arrivez à la page d’accueil du jeu The World d’où vous pouvez initialiser votre partie et d’où vous pouvez accéder aux forums, eux aussi d’une importance vitale. En entrant dans The World, vous apercevez votre avatar, un jeune homme en orange armé de deux épées courtes. C’EST VOUS !

Récapitulons donc, Project Hack vous propose de jouer à une simulation d’un MMORPG. Dis comme ça, c’est simple. Nous allons donc rajouter quelques évènements. En vous « loggant » au sein de The World, vous rencontrez votre premier ami, Yasuhiko, lequel se fait appeler ici Orca. D’un niveau largement plus impressionnant que le vôtre (Lvl 50 !), il vous enseigne les rudiments pour vous déplacer dans The World. Or, voici qu’au cours d’une de vos explorations, ce dernier est victime d’un bug qui efface son personnage. Effet secondaire, Yasuhiko est dans le coma, transporté d’urgence à l’hôpital. Et chose encore plus curieuse, il n’est pas la seule victime de The World, une information pourtant cachée par les dirigeants de la CCC qui perdrait évidemment gros si cela se savait. Enfin, pendant le combat qui vous opposait vous et Orca à un monstre buggé, une jeune fille, appelée Aura, vous transmet un livre qui une fois utilisé ce transforme en bracelet : Il s’agit du Twilight Bracelet, un artefact d’une puissance colossale qui permet de combattre les monstres infectés de virus. Pour vivre ces événements, rendez-vous dans Hack//Infection. Un scénario digne des grands maîtres de la science fiction.

– Une durée de vie infinie ?

Dans leur déroulement, les trois opus se ressemblent beaucoup. The World est composé de serveurs, Delta, Theta, Lambda, etc. Chaque serveur comprend une ville « racine », dans laquelle vous allez pouvoir rencontrer d’autres utilisateurs virtuels (des NPC avec qui vous allez pouvoir faire du troc), des magasins, une sauvegarde, une sorte de banque pour garder vos objets et d’autres commerces bien attractifs, ainsi qu’une Porte. Cette porte, sorte d’anneau qui tourne sur sa tranche, vous permet de partir de la ville et d’atteindre des zones de jeu, où monstres, donjons et trésors vous attendent. Ces donjons sont « générés » par trois mots clés, chaque combinaison vous permettant d’atteindre une zone distincte en termes d’éléments (eau, feu, bois, etc.), de niveau de difficultés (de 1 à 19), de météorologie (nuit ou jour, pluvieux ou ensoleillé, etc.), de type de monstres et bien d’autres caractéristiques encore. Avec une quarantaine de mots clés par serveur, vous avez donc une idée de ce qui vous attend en termes de combinaison. Bien sûr, ce n’est pas la peine de faire toutes les zones possibles, d’autant que certaines sont protégées et qu’il sera nécessaire de les « hacker ». En fait, la plupart du temps, vous n’aurez même pas besoin de chercher des combinaisons, elles vous seront fournies durant le scénario. De plus, au besoin, vous pourrez tenter quelques visites au hasard grâce à un moteur de combinaison. Attention cependant, le moteur ne tient pas compte de votre niveau d’expérience et les zones proposées peuvent être délicates à aborder. Dans Hack//Infection, deux serveurs sont à votre disposition. Dans Hack//Mutation et Hack//Outbreack, vous avez la chance d’atteindre d’autres serveurs qui vous permettront de vivre d’autres aventures et d’accéder à d’autres mots-clés. La durée de vie d’un titre prend soudain une ampleur considérable.

Le(s) jeu(x) peuvent donc être découpés en tranches. D’abord vous lisez vos faux eMails pour recueillir quelques informations (mais également correspondre pour de faux avec les autres personnages du jeu avec qui vous devez entretenir de bonnes relations pour qu’ils veuillent continuer à jouer avec vous). Ensuite, vous vous rendez dans le faux forums pour recueillir d’autres informations, notamment des combinaisons pour des zones où des évènements vont se dérouler. Enfin, vous accéder à The World, faites vos emplettes avant de partir dans la (ou les) zone(s) dont vous avez récupéré les combinaisons. A la fin, vous revenez en ville, vous vendez, achetez et troquez vos objets, vous quittez The World et revenez à Altimit pour lire vos eMails et commencez une nouvelle tranche de Hack.

– De vrais-faux amis

Au cours de certaines aventures, vous aurez la possibilité d’accomplir des quêtes alternatives qui vous permettront, parfois, d’acquérir un nouveau personnage quasiment jouable. Neuf vous attendent dans Infection (pour 16 au total dans toute l’aventure), lesquels seront également disponibles dans les opus suivant si vous importez vos données. Quasiment jouable, cela veut dire que vous ne les contrôlerez pas. Vous pourrez changer leur équipement, leur en proposer même, leur donner des indications sur leur manière de combattre et utiliser leurs magies. Mais, ils attaqueront seuls, se géreront seuls et vous suivront au pas. Ils vous parleront même parfois, surtout pour vous demander de l’aide, mais c’est rarement intéressant hormis en cas de besoin (empoisonnement par exemple). Comme vous, ils acquerront des points d’expériences qui leur permettront d’augmenter leur niveau (et leurs statistiques par la même occasion).

Avec ces personnages, dont vous aurez acquis avec chance l’adresse pour les appeler en cas de besoin, vous pourrez constituer une équipe de trois. Avec eux, il est temps de partir tuer du monstre et ouvrir quelques trésors. Partons donc pour une zone que vous aurez choisie. Une fois dans le « champs », vous devrez tuer les ennemis qui apparaîtront par les portails (ces sphères jaunes que vous pouvez apercevoir de temps en temps). Une fois les ennemis du champ vaincu, direction le donjon où là encore des portails vous attendent, ainsi que des coffres et quelques objets destructibles (et abritant souvent des objets utiles mais peu précieux, comme des potions de vie par exemple). Chaque donjon compte dans son antre une statue de Gott, laquelle garde un coffre avec trois objets plus rares que dans les autres (une arme ou encore des objets de valeur). Une fois les coffres ouverts et la statue découverte, vous pouvez partir et choisir une autre destination. Pas de passages secrets, pas de trouvailles à débusquer. Bref, le scénario finit par devenir un prétexte pour se taper des donjons par dizaine.

Les combats en temps réels sont souvent les mêmes et, une fois les commandes maîtrisées, une certaine lassitude viendra poindre son nez. Vous ne vous endormirez pas, non (faut pas non plus abuser), mais ce ne sera pas très loin. En fait, seuls les boss, les phases de troc avec les NPC et les scènes de scénario rythmeront votre vie. Ouf ! Pourtant, le scénario est vachement bien comparé aux phases de jeux… Si le jeu est vite lassant, c’est également la faute à la réalisation. Le moteur 3D est fluide mais les décors sont vides. Les musiques sont au premier abord sympas mais peu variées. Et c’est comme ça pour les 3 premiers opus, au moins.

– Objets à gogo… Un vrai MMORPG !

Coté équipement et gestion des personnages, c’est largement mieux. Sachez d’abord que vous rencontrerez une demi-douzaine de classes de personnages (dont la votre, Twin Blade, mais aussi Blademaster, Heavy Axeman, Long Arm, Wavemaster et Heavy Blade). A chaque classe correspond son type d’armes (vous, il s’agit des paires de Dagues). Chaque arme possède des attributs (niveau, attaque, défense, affinités avec les éléments magiques) mais également des dons que vous apprendrez automatiquement en l’équipant sur votre personnage. Attention cependant, oublier un don est aussi rapide : Il suffit d’équiper une autre arme. Ces dons peuvent être de plusieurs types : attaque, magie, restauration, renforcement, affaiblissement et data drain, ce dernier étant le plus important puisqu’il fait référence au Twilight Bracelet (Bracelet du Crépuscule).

Plus l’arme a de dons, plus vous en aurez. Ce qui est également vrai pour le reste de l’équipement, qui est constitué du casque, de l’armure, des gants et des jambières. Pour ces derniers, il existe également des attributs et des dons. Une différence cependant avec les armes : Il en existe que trois sortes : Les lourds, les légers et les autres. Sachant que les légers peuvent être portés par tous, les lourds par ceux qui sont les plus forts, les derniers par la plupart des personnages (sauf les magiciens, ici appelés Wavemasters). C’est assez sympa de se lancer dans la recherche de l’arme la meilleure possible.

Avec cela, une pléthore d’objets sont accessibles. Les objets de soins, les potions d’attributs (pour augmenter ou changer une statistique de façon temporaire), les parchemins (pour lancer des sorts magiques, certains d’entre eux ayant une affinité avec un attribut), les livres (qui permettent d’augmenter d’un point certaines statistiques de façon permanente) et les objets précieux (que vous ne pourrez pas utiliser mais vendre ou échanger). Enfin, sachez qu’une section d’objets clés, car faisant partie du scénario, existe également. Elle se décline en plusieurs parties et comprend les objets du scénario, la nourriture pour le Grunty (que vous apprendrez sûrement à connaître au fur et à mesure des opus de la saga), les virus (avec lesquels vous pourrez « hacker » les zones protégées) et le livre des 1000 (qui vous permet de débloquer des bonus, comme des musiques, des vidéos et des papiers peints pour le bureau de votre OS Altimit, si vous arrivez à atteindre certains objectifs). Bref, encore de la durée de vie.

– 170 euros pour tout le scénario…

En conclusion, Hack//Outbreak, au même titre que Hack//Infection et Hack//Mutation, est un jeu plutôt sympa qui aurait pu être très bon comme très mauvais. Très bon parce que l’histoire se prolonge sur 4 opus durant lesquels les données peuvent être importées de l’un à l’autre, parce que le scénario est vraiment très bon et que le concept est très original et parce que la durée de vie théorique d’un seul épisode dépasse la centaine d’heure facilement. Mais très mauvais parce que le gameplay est répétitif et vite ennuyeux. Bref, un mauvais point d’un coté, de très bons points de l’autre, Project Hack n’est pas le jeu de l’année, aurait peut-être mérité une meilleure réalisation et vaudrait sûrement le coup si le prix global pour acquérir les 4 jeux n’était pas de 170 euros environ.


Technique

Environnements parfois épurés mais moteur 3D fluides, Hack//Outbreack (et généralement la série) est assez plaisant à prendre en main.
14/20

Audio

Peu Variées, pas forcement entraînantes, mélancoliques même, les musiques s’offrent parfois le luxe d’être absentes… Dommage.
13/20


Jouabilité

Pas forcement facile à prendre en main au premier abord, la gestion du personnage et des combats est vite maîtrisée.
14/20


Intérêt

Seul, Outbreak vaut 12/20. C’est seulement avec les autres opus que tout son intérêt se révèle.
14/20


NOTE GLOBALE

On attendait Project Hack depuis longtemps en France. Trop longtemps peut-être. Un scénario très recherché sur la nature du Gamer, du Net, du jeu vidéo en général et, une fois n’est pas coutume, une nouvelle théorie sur le fantôme dans la machine, thème déjà exploré par Masamune Shirow dans Ghost in the Shell et Ryutaro Natamura dans Serial Experiment Lain, par exemple. Ici, Bandai va encore plus loin puisqu’il nous propose d’explorer l’hypothèse que le ghost est bien réel et qu’il peut avoir une incidence sur la vie réelle des joueurs… Bref, un vrai scénario comme on les aime. Malgré cela, n’est-ce pas trop tard ? Sachez que le premier Hack est sorti au Japon le 20 juin 2002, le deuxième le 19 septembre 2002, le troisième le 12 décembre 2002 et le dernier le 10 avril 2003. En clair, les jeux ont deux ans d’age. Sur une console qui évolue aussi vite que la PS2, ce sont peut-être deux ans de trop… N’aurait-il pas été plus judicieux de sortir ces 4 jeux en un seul pack comprenant l’ensemble de la série et ses bonus, juste histoire de dire aux joueurs « désolé pour l’attente » ? Vraiment dommage, l’idée que nous nous faisions de Hack était idéalisée à l’époque. Aujourd’hui, le constat est plutôt bon mais faussé par ce à quoi nous pouvons jouer aujourd’hui, Fable sur Xbox par exemple.
14/20

+ Durée de vie quasiment infinie
+ Scénario audacieux et novateur
+ Character Design très sympa
+ Des tonnes de bonus à débloquer
+ Une histoire sur 4 jeux
+ Pas de pertes entre chaque chapitre
+ Moteur 3D lisse et fluid – Des combats temps réel vite lassants…
– … de même pour les phases d’exploration
– Des environnements un peu vide
– Musique peu variée
– Un peu vieux maintenant