Alfred Chicken, le poulet téméraire, a finalement décidé de faire son come-back sur PSone alors que depuis près de 10 ans, il n’avait plus quitté sa basse-cour. Avec lui, on constate que les dernières productions sur PSone sont loin d’être impressionnantes ou créatives mais cible les plus jeunes…
Notre pote Alfred n’a véritablement pas de chance, alors qu’il coulait des jours heureux auprès de sa poulette depuis une paire d’années, le voilà contraint de reprendre du service. Tout commença par de mystérieuses disparitions d’oeufs suivies d’autres problèmes mineurs, comme les moutons qui commençaient à mordre les chiens… Mais là, franchement, Alfred s’en fichait pas mal, cela ne le concernait pas, c’était le boulot de la police ! Par contre, le jour où Floella, sa fiancée, fut enlevée par le vilain Mekka Chicken, son sang ne fit qu’un tour et il se lança bec baissé à la poursuite de ce volatile dégénéré qui ne tarderait pas à retourner dans sa coquille métallique.
Dans le plus traditionnel esprit cartoon, Alfred est disproportionné. Il a une tête énorme avec en son bout un bec encore plus proéminent lui servant d’arme ou à briser des espèces de blocs de glace. Bien évidemment ses frêles ailes ne lui permettent pas de voler, mais seulement de planer pour éviter d’avoir deux croupions au lieu d’un en rencontrant un pic en contre-bas. Ou tout simplement pour atteindre une plate-forme lointaine. Par ailleurs, il peut aussi piquer du nez vers ses ennemis ou se mettre en vrille s’il a assez d’élan… On lui aurait mis un gant de caoutchouc rouge sur la tête en guise de crête qu’il n’aurait pas l’air plus ridicule, en même temps c’est ce qui fait son charme. Il en va de même des décors tantôt issus de contes de fées ou reprenant pour thème principal le gruyère ou des plantes. Dans la bibliothèque, vous pourrez par exemple lire sur des couvertures de livres « Du Terreau à la Lune » ou « Madame Ovary. »
Les ennemis mécaniques peuplant les niveaux seront de plusieurs ordres, il y aura les bombes endormies qui une fois réveillées exploseront après de terrifiants Tic-Toc Tic-Toc, sans parler des mollusques qui tenteront de vous barrer le passage ! Cependant, les ennemis les plus barbants seront les kamikazes qui n’hésiteront pas à se jeter sur vous dès que vous entrerez dans leur champ de vision. Heureusement, bien que vous soyez limité en vie (être touché une fois signifie le décès du poulet), vous aurez des continus illimités. Cependant, il sera toujours possible de gagner une vie en trouvant un oeuf caché dans le niveau ou en récoltant une centaine de diamants (en nombre conséquent dans chaque lieu.)
Mais en plus des simples phases où il faudra sauter de plate-forme en plate-forme, rebondir sur des ressorts géants pour atteindre des hauteurs inaccessibles autrement, emprunter des portes faisant offices de télé-transporteurs (chaque niveau s’étale sur quelques zones), Alfred sera confronté à de petites énigmes de plus en plus ardues. Il commencera par appuyer sur des interrupteurs pour faire apparaître ou disparaître des blocs, pour finir par rebondir sur la carcasse de ses ennemis pour découvrir un lieu secret ou encore utiliser un bouchon en liège comme ressort. Pour le coup, les développeurs n’ont pas manqué d’idées (vous passerez même, en quelque sorte, à la télé !)
Maintenant, pour finir un niveau, il sera impératif de trouver les ballons disséminés dans celui-ci, mais la tâche ne sera pas aussi facile qu’elle ne le paraît. En effet, il faudra éviter la soudaine montée (ou descente) des eaux et de mourir en heurtant un tesson de bouteille ! En toute finalité, il faudra être agile de ses doigts et avoir un peu de jugeote pour ne pas finir en poulet rôti. Néanmoins, bien que le challenge soit varié, la progression reste relativement linéaire.
Force est de constater que depuis son dernier passage sur une console, Alfred a pris un sacré coup de vieux (le principe de jeu n’a pas bougé d’un iota) et que même s’il s’est enveloppé de 3D, le jeu se déroule toujours sur un seul plan et vu de profil, rappelant sans aucun doute les jeux de plate-formes que l’on trouvait par dizaine sur MegaDrive ou Super Nintendo. Mais depuis, les jeux du genre ont parcouru un long chemin et Alfred semble loin de faire le poids face à Crash Bandicoot ou encore Spyro.
Evidemment le jeu ne manque pas de qualité avec sa musique Jazzy et son d’humour décalé (Alfred revêt des lunettes de plongée et un tuba lorsqu’il s’aventure sous l’eau.) Mais le plus gros reproche à formuler à l’encontre d’Alfred Chicken serait peut-être ses 10 malheureux niveaux. Surtout qu’avec des continus illimités et une sauvegarde entre chaque niveau, il est aisé de venir à bout du jeu en peu de temps. Néanmoins pour prolonger l’aventure, vous pourrez tenter de trouver les 10 arrosoirs cachés dans le jeu (et ce ne sera pas de la tarte), il en existe un dans chacun des niveaux pour avoir accès à un bonus. Pour cela, vous arroserez une marguerite (si je ne fais pas d’erreur en botanique) qui grandira en conséquence de 100m à chaque fois. Il restera aussi à accomplir le niveau final, qui, lui, ne compte pas d’arrosoir, mais sera l’arène de votre affrontement contre Mekka Chicken pour sauver votre bien aimée.
Alfred Chicken se destinera principalement aux fondus de plate-formes et aux plus jeunes qui feront du petit poulet à la trombine sympathique leur coqueluche. Un poulet moins bête qu’il en a l’air, mais qui reste loin de convaincre tout le monde…
Technique
Très éloigné des grands standards Playstation, Alfred n’en garde pas moins son charme. Cependant, quelques malencontreux bugs viendront entâcher une réalisation correcte (rien de grave néanmoins.)
13/20
Audio
Les bruitages du genre « pouette-pouette » sont amusants et se marient assez bien avec les musiques du jeu. D’ailleurs, vous pourrez même en changer durant le niveau si vous trouvez un petit transistor.
14/20
Jouabilité
Alfred Chicken se joue avec la croix multidirectionnelle et par la simple pression d’une touche peu planer ou donner un coup de bec. La prise en main est simple et on s’amuse dès les premières secondes.
15/20
Intérêt
Les joueurs confirmés en feront vite le tour. Aujourd’hui des jeux de la même famille sont bien plus aboutis et proposent un vrai challenge. Mais l’humour décalé d’Alfred pourrait faire la différence et plaire aux enfants ou aux nostalgiques.
13/20
NOTE GLOBALE
Sony vide ses fonds de tiroirs pour prolonger de quelques mois encore le plaisir procuré sur une PSone. Alfred Chicken n’est pas un jeu « indispensable » mais il n’est pas non plus une daube innommable, si vous êtes accro aux jeux de plate-formes il vous conviendra peut-être, bien que sa durée de vie soit légèrement trop faible.
13/20
+ Sympa
+ Simple d’accès
+ Un drôle de poulet – 10 niveaux
– Trop classique
– Il y a mieux