Advance Wars

Genre très répandu dans le milieu des Pcéistes, la stratégie au tour par tour l’est beaucoup moins sur console, qui plus est sur console portable. Et pourtant, c’est bien sur la GameBoy Advance que l’on a récemment vu débarquer Advance Wars, un véritable wargame bien caché derrière une apparence bon enfant. Advance Wars vous place en effet au cœur d’une guerre qu’il va falloir remporter en anéantissant tous vos opposants et en vous montrant le plus fin stratège de tous. Alors, coup de maître ou coup dans l’eau pour ce premier wargame d’envergure à sortir sur GBA ?

Premier contact avec le front

Après une très courte cinématique d’introduction dans laquelle sont présentés la plupart des principaux protagonistes de l’histoire, vous accédez à l’écran principal des menus, et d’entrée de jeu, force est de constater la richesse des modes de jeu qui s’offrent à vous. Mais, comme dans tout bon jeu de stratégie qui se respecte, il est recommandé de débuter progressivement en effectuant d’abord vos classes au sein du mode Entraînement. Vous y êtes chaleureusement accueillis par la charmante Nell qui sera votre conseillère spéciale et vous permettra de démarrer votre carrière de militaire du rang sur des bases solides.

En effet, le didacticiel proposé comporte 13 missions, auxquelles s’ajoutera une mission spéciale, autant dire que les développeurs de chez Intelligent Systems n’ont pas fait les choses à moitié : votre formation sera progressive et abordera de façon assez exhaustive tous les éléments essentiels à connaître. Pas besoin de se plonger dans la documentation, vous allez appendre sur le tas à devenir un habile commandant et pouvoir vérifier la magnifique ergonomie et facilité de prise en main du soft. D’ailleurs, ces 13 missions vont vous occuper un grand moment, et pour une entrée en matière, vous ne serez pas déçus du voyage ! De plus, chaque mission, allant du basique déplacement de vos unités, au combat proprement dit mettant aux prises différents contingents (chars d’assaut, hélicoptères…), sera notée par le biais d’une lettre (de A à D) en fonction de trois paramètres, durée, force, et technique : pour obtenir la note maximale, il faudra vous accrocher et passer de nombreuses heures de jeu. Or, ce n’est que le didacticiel ! Stockez des paquets de piles et de la nourriture, il reste encore à explorer le coeur du jeu, à savoir le mode Campagne.

L’art de la guerre

Après avoir accompli le tutorial, la maniabilité ainsi que les différentes subtilités du jeu n’ayant désormais plus aucun secret pour vous, vous vous lancez, avec la confiance et l’arrogance d’un jeune promu, dans l’aventure en solo, la guerre, la vraie de vraie, pour les mecs sévèrement burnés.

Dans la peau d’un responsable de l’armée Orange Star, votre but est de diriger les trois généraux ( à tour de rôle), Andy, Max, et Sami, servant votre cause afin de les mener à la victoire totale sur les armées adverses. Ainsi, de campagne en campagne, le scénario se déroulera sous vos yeux par le biais des dialogues entre les personnages centraux qui ponctuent l’avant et l’après bataille. L’histoire est plutôt insipide avec des  » rebondissements  » très peu palpitants versant dans la sauce  » japoniaise « . Mais ce petit bémol scénaristique ne doit pas éclipser le véritable intérêt du jeu, la mise en place de véritables stratégies et le plaisir de créer, déplacer, anéantir, capturer des bases…

L’objectif premier de chaque affrontement est soit de s’emparer du Quartier Général adverse, soit d’éliminer toutes ses unités présentes sur le champ de bataille. Pour vaincre, il faudra gérer au mieux vos troupes, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles sont en nombre plus que conséquent : ce ne sont pas moins de 18 unités différentes qui vous seront offertes en fonction des missions, allant des simples fantassins faiblement armés au bombardier lourd, en passant par les sous-marins d’attaque. Les trois corps des armées, air, terre, et marine, sont donc représentés, avec, pour chaque unité, des avantages et des inconvénients dont il faudra tirer partie au mieux pour avoir une chance de mettre en déroute l’adversaire.

La vue d’ensemble du terrain des opérations est relativement claire avec des unités facilement reconnaissables après quelques heures de jeu. Cette perspective globale du champ de bataille vous permet de mettre à profit toutes les aspérités du terrain : plaines, villes, usines, forêts, récifs, rivières, montagnes, plages, ponts… devront être savamment pris en compte dans l’élaboration de votre stratégie, car ils offrent des avantages offensifs et défensifs se révélant le plus souvent décisifs.

Chaque affrontement fait l’objet d’une séquence animée durant laquelle l’écran se divise en deux verticalement : les troupes de chaque armée font feu et retirent tout ou une partie des points de vie de l’adversaire. Ces animations, bien que jolies graphiquement dans un style coloré très  » manga « , deviennent rapidement répétitives, et on finit par les supprimer dans le menu Options, tout comme les musiques qui satureront vos oreilles de mélomanes au bout d’une vingtaine de minutes seulement.

En revanche, on ne se lasse vraiment pas du jeu même si avancer dans l’histoire demande beaucoup de temps (chaque campagne est très longue) et d’habileté, d’autant plus que le CPU est loin d’être manchot et vous donnera du fil à retordre, notamment durant les missions contre l’énigmatique Sturm où il faudra mettre vos méninges à rude épreuve. Cependant, venir à bout de la vingtaine de campagnes demeure possible pour tous avec un tant soit peu de pratique.

Le nerf de la guerre

La stratégie est primordiale : on ne peut pas se lancer dans la grosse bagarre au petit bonheur la chance sous peine de cuisantes défaites. Il faudra prendre en compte tout un ensemble de facteurs comme les conditions météorologiques qui varient au fil des tours et qui avantagent certains généraux (pluie, neige..), les aspects topographiques, la présence ou non du brouillard de guerre qui vous empêche de voir les manoeuvres de l’ennemi et lui permet des embuscades meurtrières, l’augmentation de vos fonds monétaires par la capture de villes et d’usines vous permettant de produire les unités que vous souhaitez, mais aussi et surtout les pouvoirs spéciaux de chaque général. Ces derniers sont d’une importance capitale, car ils peuvent à eux seuls décider de l’issue d’une bataille. En effet, chacun des dix généraux du jeu, tous très charismatiques, dispose d’une  » attaque  » spéciale qu’il peut déclencher ponctuellement : Andy d’Orange Star redonne deux points de vie à toutes ses unités, Eagle de Green Earth obtient deux tours au lieu d’un, Olaf de Blue Moon provoque une tempête de neige qui handicape son adversaire…

Les possibilités tactiques sont donc nombreuses, mais pas infinies malgré tout, et au bout d’un certain temps on répète souvent une stratégie gagnante (celle du mur défensif avec les chars lourds devant et les unités de tir à distance comme l’artillerie ou les batteries de missiles Sol-Sol derrière est l’une des plus efficaces). Néanmoins, la diversité des champs de bataille proposés aide à rompre cette relative monotonie qui peut s’installer après plusieurs campagnes. Bien évidemment, cette petite critique n’est pas valable lorsque vous affrontez un ou plusieurs adversaires humains à la perfidie sans limite.

Les dommages collatéraux

Une fois votre domination établie sur le monde d’Advance Wars et le mode Campagne bouclé, vous ne rangerez pas encore le jeu dans sa boîte, car il recèle de nombreux autres challenges à relever seul contre l’ordinateur ou à plusieurs simultanément.

Tout d’abord le mode VS contre la console avec une foultitude de cartes différentes (comportant des unités pré-déployées ou bien des usines) et la possibilité d’incarner le général de votre choix. Ensuite, on trouve le mode Link de 2 à 4 joueurs, et là c’est l’éclate totale avec la constitution ou non d’équipes pour former des alliances et cette formidable variété des stratégies élaborées par les tortueux cerveaux de vos ami(e)s. Enfin, le mode Q.G. permet de perfectionner sa technique en bataillant sur plus d’une centaine de cartes, et vos efforts seront récompensés par l’obtention de médailles Advance Wars. Vous pourrez d’ailleurs acheter de nouvelles cartes grâce aux médailles collectées en vous rendant dans la Zone Combat où le volubile Hachi vous vendra des cartes, des porte-cartes, ainsi que de nouveaux généraux.

Vous aurez également accès à vos statistiques et à votre classement où vous pourrez à loisir contempler les décorations militaires âprement remportées. Cerise sur le gâteau, le jeu vous offre la possibilité de constituer vos propres cartes par le biais d’un éditeur très bien conçu et d’une facilité d’utilisation exemplaire, option qui confère une durée de vie quasi infinie au soft.

Ces modes  » annexes  » constituent en fait de véritables jeux dans le jeu et c’est toujours avec un réel plaisir que l’on essaye une nouvelle carte ou un nouveau pouvoir spécial d’un général : la diversité des challenges et des champs de bataille est la règle dans Advance Wars, et éteindre votre portable deviendra très difficile si vous entrez dans le jeu !
Ludo

Technique

L’aspect graphique du jeu n’est pas l’élément essentiel dans un wargame, et Advance Wars ne déroge pas à la règle. L’ensemble reste agréable à regarder avec des couleurs pétantes et une très bonne lisibilité du champ de bataille.
16/20
Audio

Le seul point noir du jeu : qu’il s’agisse de la musique de fond ou des bruitages, tout reste très monotone et répétitif. Vous aurez d’ailleurs tôt fait de désactiver la musique afin de rester concentré.
13/20
Jouabilité

Pas grand chose à dire si ce n’est que le gameplay est proche de la perfection avec une simplicité d’utilisation qui le rend accessible à tous.
18/20
Intérêt

Malgré son scénario à la Santa Barbara , on prend énormément de plaisir à s’immerger dans Advance Wars qui propose un challenge très relevé à la difficulté corsée mais toujours raisonnable, et surtout une durée de vie gigantesque!!
17/20

NOTE GLOBALE
Le pari d’un wargame au tour par tour était osé sur la portable de Nintendo, mais à la vue du résultat sublime, on ne peut que tirer un grand coup de chapeau aux développeurs d’Intelligent Systems. Doté d’une jouabilité instinctive et d’une profondeur importante, proposant des modes de jeu en pagaille toujours très attractifs ainsi qu’un aspect multijoueurs très élaboré, Advance Wars s’impose comme la référence en matière de jeu de stratégie sur GameBoy Advance. Si le genre vous tente un tant soit peu ou si vous souhaitez le découvrir, n’hésitez pas, ruez-vous dessus, Advance Wars ne vous décevra pas.
17/20

+ Ergonomie et prise en main immédiates
+ Durée de vie colossale
+ Nombreux modes de jeu disponibles
+ Aspect multijoueurs très travaillé
+ Entièrement traduit en Français – Le scénario pas très passionnant
– La musique lassante
– Le prix des piles !