SpyHunter 2

Pour rappel, SpyHunter est à l’origine un jeu d’arcade sorti en 1983, ayant d’ailleurs connu deux déclinaisons sur ce support. La 1ère proposait de conduire en vue de dessus (à la GTA 1) une voiture surarmée afin d’occire des hordes de méchants terroristes. La 2ème sortie en 1987 reprenait le même concept mais la vue était une perspective 3D (Hang-On). Aujourd’hui nous sommes en 2004 et Midway, à qui la licence appartient depuis toujours (Bally Midway à l’époque), nous sert un SpyHunter 2 sur PS2 et Xbox. Pour l’occasion, c’est la console de Sony qui a chauffé et voici donc nos impressions…

 

Remis au goût du jour fin 2001 sur PS2 avec un passage à la 3D, le premier SpyHunter nouvelle génération faisait tout juste le minimum pour nous tenir en haleine quelques heures. En effet, assez jouissif au départ ce jeu de course/action, où la voiture se transformait en divers engins suivant la situation, montrait rapidement ses limites. Bien fun, rapide et doté d’une jouabilité 100% arcade le jeu se révèlait vite répétitif avec, de plus, des graphismes très moyens. Bref, SpyHunter premier du nom comptait plus sur la nostalgie de la borne d’arcade que sur sa réalisation. Malgré tout, le catalogue de la PS2 n’était pas à l’époque celui que l’on connait aujourd’hui, et si ce titre a su convaincre quelques gamers en 2001, la pilule risque d’être un peu plus difficile a avaler aujourd’hui. Explications…

Dans SpyHunter 2, la fameuse voiture et ses diverses transformations, qui participe pour beaucoup au charme et au fun du jeu, s’est offert un lifting. Oubliez le G-6155 Interceptor, place au G-8155 Interceptor !… Concrètement, à part le 6 qui se transforme en 8, les innovations ne sont pas légion. En 2001, quatre transformations étaient possibles (voiture, moto, hors bord et hydroglisseur). SpyHunter 2 en propose désormais deux de plus, la moto-neige et le tout-terrain. La moto a d’ailleurs disparue pour laisser la place à un véhicule de fuite, sorte de moto à trois roues qui devient pilotable lorsque la voiture a trop encaissée de dégâts… A côté de l’équipement connu (mitrailleuses, missiles, mines, flaques d’huile, écrans de fumée, etc.) on note également l’apparition de nouvelles armes offensives et défensives, comme une tourelle de tir ou un bouclier d’énergie. Enfin, comme dans le 1er volet, cet équipement est upgradable au fil des niveaux en faisant tout simplement un passage par la remorque d’un camion. Pas formidable comme dirait notre ami Gildas mais ça a tout de même le mérite d’apporter un petit peu de variété.

Et puisqu’on en parle, on s’était dit qu’avec les défauts annoncés du premier volet, en particulier concernant sa répétitivité, Midway (ou plus précisément Angel Studios) en profiterait pour nous peaufiner le 2ème. Malheureusement, on se rend bien vite compte que ce dernier souffre exactement des mêmes défauts que son prédecesseur… mais aussi des mêmes qualités. A savoir une prise en main immédiate dû à une maniabilité arcade comme on en fait plus, des premières parties assez jouissives grâce au côté grand spectacle et aux effets spéciaux qui fusent de toute part, une vitesse de défilement assez élevée et de l’action à la pelle… A contrario, le jeu se révèle rapidement (très) répétitif et les environnements sont à peine plus soignés et variés que dans le 1er volet. Idem pour les objectifs qui consistent, la majeure partie du temps, à rejoindre un point défini en tirant sur tout ce qui bouge. Quant à la maniabilité enfantine (un bon point au départ), elle se révèle bien vite sans saveur particulière et ne permet pas de s’amuser sur la longueur…

Du côté des modes de jeu, la sauce a bien du mal à prendre, même si l’on note qu’un effort a été fait avec par exemple le mode Carrière jouable en coopération (un joueur contrôle le véhicule et l’arme principale, l’autre s’occupe des armes secondaires et auxiliaires). Ou avec le mode Versus proposant, comme vous vous en doutez, un match à mort en écran splitté… Dans cette édition PAL vous aurez également droit à quelques bonus qui relèvent un peu le niveau. Au programme, un historique de la série, des interviews (en anglais non sous-titré), des vidéos, des artworks et même la bande son du jeu. Mais bon, tout le monde le sait, on n’achète pas un jeu pour ce genre de médias mais bien pour le plaisir qu’il procure une fois le pad en main.

Bref, malgré quelques ajouts au niveau contenu (armes offensives et défensives, transformations du véhicule, nouveaux boss de fin, etc.) le gameplay lui reste strictement le même, et c’est là que le bât blesse. De plus, les 18 missions que propose SpyHunter 2 ne rehaussent pas vraiment l’intérêt puisqu’elles se contentent de ressasser sensiblement le même objectif (tout détruire)… D’ailleurs, jeu arcade oblige, vous ne pourrez pas sauvegarder en cours de mission. Ce qui implique qu’en cas d’échec, on la recommence depuis le début !… Et là encore, si le challenge est intéressant au départ, la majorité des joueurs se lasseront rapidement devant tant de répétitivité. Un mal décidément commun à tous les SpyHunter existants à ce jour…